En route vers l’automatisation : iceberg, procrastination et nœud gordien
Quels sont les freins et accélérateurs du DevOps ?
Iceberg
Lorsque l’on évoque l’automatisation, le top management dispose trop souvent de peu d’indicateurs sur le volume de taches automatisables dans son département. En effet, les collaborateurs ont tendance naturellement à en minimiser le volume. Ils ne savent pas que c’est automatisable, ou pire ce n’est pas leur intérêt. C’est l’iceberg. Les taches automatisables sont invisibles et le management n’en a pas conscience. L’épouvantable : « On a toujours fait comme cela » est un premier élément du diagnostic. Lorsque, à la question de ce qui est automatisable, l’on obtient de ses collaborateurs une réponse du type : « Ne touchez à rien. Cela ne marche pas comme cela », il est temps de justement s’y intéresser et y toucher !
Pour paraphraser mon ami Henri Beyle*, l’automatisation est un univers où il est plus important d’avoir une opinion sur les softs que de maitriser les softs. Parmi ceux-ci, voici quelques exemples de technologies utilisées pour l’automatisation : Ansible, Terraform, Gitlab, Jenkins…
Procrastination
Procrastination : du latin pro « en avant » et crastinus « du lendemain ». Contraints par des tâches quotidiennes, une fois conscient de l’enjeu, il n’est pas simple de cerner l’automatisation : qu’est ce qui est réellement automatisable. Est-ce que le R.O.I est clair ? Que va faire mon équipe de ce temps gagné ? Bref, cela représente un effort, pas franchement le bienvenu. C’est donc le classique « il faudrait que je m’en occupe, mais là je n’ai pas temps. »
Concrètement, il n’est pas nécessaire de prévoir un plan complet. Mieux vaut partir d’un premier ensemble de taches automatisables, pas le plus considérable, ni celui qui n’a aucun impact. Si je le reformule, choisir le « bloc » qui est le plus impactant ET le moins complexe, le plus démonstratif. Il y a ici un enjeu stratégique où votre pilotage est totalement indispensable : il s’agit de comprendre les impératifs métiers de chaque intervenant et évaluer la pertinence de chaque tache. Comprendre toutes ces micro-taches est indispensable pour disposer d’une vision complète et réaliser un choix pertinent.
En n’oubliant pas que vos intervenants ont rarement une vision claire du sujet. Par exemple des experts routeurs (eg Cisco) maitrisent le plus souvent le fonctionnement de leurs matériels mais ont une connaissance très vague de ce qui est automatisable.
Lorsque le sujet passe de « on verra demain » à « plus jamais cela » vous avez atteint la maturité pour envisager notre 3eme étape : la mise en œuvre aussi nommée industrialisation.
Ce qui est nouveau ici c’est la consumérisation des machines. Par exemple, avec un script Terraform, lorsque l’on utilise une variable, on change d’échelle.
Noeud gordien*
Il arrive donc un moment où le besoin devient patent, ou sort du POC pour aller vers l’industrialisation. C’est le cas dans le domaine du Big Data. C’est aussi (et ce sera plus démonstratif par exemple lorsqu’il s’agit de générer des centaines voire des milliers de machines virtuelles. Sans automatisation, le travail serait titanesque. En 5 minutes, grâce à l’automatisation avec la mise en place d’un script réalisé en quelques jours il est possible de créer des centaines de machines virtuelles. La mise en place de l’automatisation devient un nœud gordien. Vous êtes prêt pour le trancher.
La mise en place des automatisations requiert un changement culturel profond -penser automatisation- et une somme d’expertises rares de DevOps dont vos équipes ont rarement l’expertise. Bref, vos équipes ont besoin d’un « pied à l’étrier » et il est plus facile et efficace de greffer une « culture Devops automatisation » que d’essayer de la faire pousser « ex nihilo ». Sauf bien sûr si un de vos collaborateurs vous relance avec ce sujet depuis plusieurs mois. Mais si c’était le cas liriez-vous cet article ?
Ce « pied à l’étrier » peut être temporaire (une mission à durée limitée) afin d’acquérir les compétences en interne ou penser comme une mission externe permanente (un œil externe qui ne pense qu’automatisation).
Le DevOps se base sur la culture de partage avec les parties prenantes.
Grâce à l’automatisation on simplifie les taches courantes. Vous avez aussi à ce stade un rôle clef à jouer en validant la liste de priorités. Croyez-nous vos collaborateurs ont un talent extraordinaire pour complexifier les taches les simples. Un arbitre est donc particulièrement utile dans cette phase.
Les questions à trancher sont :
Toutes les taches sont-elles nécessaires ?
Comment mesure-t-on la pertinence de chaque tache et comment on va les automatiser ?
Ces taches vont-elles impacter les autres services. Si oui, comment effectuer une liaison efficace avec les autres ?
Le secret d’une bonne automatisation est la détection via les tests que les scénarios du pire ont bien été pris en compte. Avez-vous prévu tous les cas de figure ? Vos équipes ont-elles signé que tous les automatismes sont totalement sécurisés ?
Dans la culture DevOps on doit tout tester constamment et donc aucune erreur ne doit arriver. Vous pouvez mesurer la conscience de vos collaborateurs sur ce point. Les réponses du type « Pourquoi cela arriverait ? » est un indice absolu de l’impréparation de vos équipes. Ils n’ont pas conscience de l’essentiel.
Enfin, pour finir, il s’agit après avoir trancher notre nœud, de nettoyer et de ranger. Concrètement, il n’y a pas de DevOps sans documentation parfaitement à jour. Votre responsabilité est clef.
La documentation doit être écrite, connue de tous et transmise religieusement. En gros c’est à intégrer dans votre processus qualité. La documentation doit être sanctuarisée comme une phase de test en propre.
Ici un pipeline Gitlab. Derrière cet écran dépouillé se cache un ensemble de tests complets.
Et maintenant ?
Vous en conviendrez, l’automatisation n’est pas si compliquée à mettre en œuvre avec une bonne équipe et le bon accompagnement d’experts compétents.
Oui Datapy a une forte expertise dans ce domaine depuis bien avant que ce ne soit à la mode. L’automatisation est même à la genèse de la création de notre société.
Non, nous n’avons pas de plaquette ou de livre blanc. Chaque cas est unique.
Oui bien sûr, nous pouvons réaliser un audit (avec vous) de votre situation.
Comptez quelques semaines pour commencer à produire des résultats pertinents.
Oui, le TJM dépend du contexte, mais rien de stratosphérique non plus.
Depuis Lamarck et Darwin on sait que les entreprises qui n’évoluent pas disparaissent. Pour évoluer, un modèle économique a deux options : améliorer son produit/service, ou devenir plus compétitif que ses confrères. C’est là que l’automatisation a son rôle à jouer.
Nous avons évoqué ici le DevOps, qui permet d’automatiser des processus et taches IT, mais l’automatisation est aussi possible dans la Data (nous parlerons de DataOps) et dans des domaines métiers (finances, achats ou RH par exemple) grâce au RPA ou au BPM .
Olivier Tyrbas de Chamberet avec l’amicale aide de Jerome Taurines et de François De le Rue.
* Henri Beyle, dit Stendhal. La France est un pays où il est plus important d’avoir une opinion sur Homère que d’avoir lu Homère
* L’expression nœud gordien désigne, métaphoriquement, un problème qui ne présente pas de solution apparente, finalement résolu par une action radicale. Par extension, la solution apportée à ce problème est radicale, ce qui a forgé l’expression « trancher le nœud gordien ».
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